Lors de son intervention à la Chambre des conseillers, Fouzi Lekjaa, ministre déléué chargé du Budget, a interpellé directement le président de la Commission nationale pour l’intégrité et la prévention de la corruption, Mohammed Bachir Rachidi, sur le coût annuel de la corruption.
Dans ce qu’il a qualifié d’« invitation explicite », Fouzi Lekjaa a interrogé le président de la Commission, sur la manière dont le chiffre de 50 milliards de dirhams, présenté comme le coût annuel de la corruption au Maroc, a été calculé, et plus que tout, comment cela pourrait-il être corrigé .
« Je veux des détails concrets pour comprendre d’où vient ce montant, afin que nous puissions prendre des mesures pour le corriger », a réclamé le ministre en indiquant que cette somme qui équivaut à quatre points du PIB, exige des explications précises.
Il est à noter que ce chiffre de 50 milliards de dirhams est issu d’un rapport qui souligne l’impact considérable de la corruption sur l’économie marocaine, publié en 2023 par la Commission nationale pour l’intégrité.
Lekjaa a, par la même occasion, rejeté la comparaison faite par l’opposition entre la somme injectée par le gouvernement dans le dialogue social (45 milliards de dirhams) et le coût de la corruption au pays. « Comparer ce que nous avons attaché à la réforme sociale à ce que nous perdons dans la corruption est un autre débat. Mais, ce que je demande, c’est une explication de ce chiffre pour agir », a insisté le ministre pour des explications.
Le ministre a, en outre, mis en lumière la volonté de l’Etat de prioriser les secteurs clés, notamment la santé et l’éducation, dont les budgets ont augmenté de plus de 50 % en trois ans. Il a, dans ce contexte, rappelé la répartition des 45 milliards de dirhams injectés par le gouvernement dans le dialogue social, qui se traduit dans une augmentation de 3 800 dirhams pour les médecins, une hausse de 3 000 dirhams pour les professeurs d’université et une augmentation des salaires allant de 1 500 à 4 800 dirhams pour les fonctionnaires de l’Éducation nationale.
Fouzi Lekjaa a également enfoncé le clou sur l'importance d'une coopération étroite entre le gouvernement et les autres acteurs institutionnels, notamment la Commission nationale pour l’intégrité, pour optimiser l’efficacité des réformes.