Privé d’observateurs internationaux, le Yémen plonge de nouveau dans les pires niveaux de violence, alors que des pourparlers pour une trêve ont débuté ce mardi, à Riyad. De nombreux civils sont tués, les belligérants profitant de la mobilisation de la communauté internationale dans d’autres crises, pour le plus grand désespoir des populations.
« C’est l’année la plus meurtrière depuis 2016, alerte Iona Craig, qui compile les données récoltées sur la guerre pour l’ONG Yemen Data Project. Il y a eu autant de morts au cours des deux premiers mois de 2022 que pendant les deux années précédentes. Depuis la dissolution du Groupe d’éminents experts (GEE), le nombre de morts triple tous les mois. »
Le GEE avait permis, depuis son déploiement en septembre 2017, de mieux surveiller les violations des droits humains au Yémen. Dans les conclusions de ses quatre rapports successifs, il n’a cessé de réclamer des belligérants -les rebelles houthis soutenus par l’Iran d’une part et la coalition menée par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis d’autre part - qu’ils cessent de cibler les civils. Il a également réclamé que les principaux fournisseurs d’armes, notamment les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, cessent de soutenir Riyad.